22/06/2018
De retour du Sénégal,
voici un rapide compte rendu du projet d'Essyl.
La dernière lettre du 22
juin dernier était pleine d'espoir car nous avions équipé nos amis
avec le motoculteur et les outils qui devaient permettre d'aborder la
saison des pluies et les mises en culture dans de bonnes conditions.
Il est vrai que lors de
ma mission du mois de mars, j’avais passé commande des matériels
qui n’ont été livrés qu’après mon départ. Malheureusement,
tout ne s'est pas déroulé comme je l'avais prévu. La personne qui
avait promis de les mettre en route avec la charrue n'y est pas
arrivé et le rouleau-culteur réalisé par un soudeur s'est avéré
inutilisable. Seul le motoculteur avec sa remorque a permis les
transports et les faucheuses à moteur ont servi pour la récolte
mais la préparation des rizières s'est faite comme l'année
dernière : pas très bien !
Transport de fumier |
Comme “un malheur
n'arrive jamais seul”, il a fallu que le climat fasse des siennes.
Les repiquages étaient bien avancés quand, la pluie s'est arrêtée
du 10 au 25 août. La terre s'est desséchée et tous les plants en
terre sont morts, il a fallu recommencer: pépinière, repiquage,
etc. Heureusement il a plu ensuite jusqu'au 7 octobre et cela a
permis de faire une toute petite récolte. Aristide, Gaëtan et
Jean-Baptiste ont sauvé moins d'un hectare chacun mais n'ont pas
repiqué dans la parcelle collective du projet par manque de temps.
Le riz de Jean-Baptiste est le plus beau mais il ne sera pas
suffisant pour nourrir sa famille toute l'année.
La récolte est terminée
maintenant. Chacun va reprendre ses activités de saison sèche,
Aristide et Jean-Baptiste vont proposer leurs services avec le
motoculteur et sa remorque . Gaëtan travaille comme maçon sur un
projet du village pour reconstruire la digue qui protège les
rizières de l'eau salée du fleuve.
Aristide fauche le riz avec la faucheuse à moteur |
Vu les difficultés de
cette année et voyant une possibilité de nous libérer en ce début
décembre, nous avons décidé, Rodolphe Puig, nouvel adhérent de
l'association et moi de nous rendre une semaine en Casamance pour
résoudre les problèmes de matériels.
Malgré ses récoltes en
cours, Aristide s'est rendu totalement disponible pour nous conduire
et négocier avec les différents artisans.
Nous avons fait modifier
la disposition des dents, renforcer l'attelage et monter des roues
amovibles sur le rouleau-culteur.
Pour la niveleuse, nous
nous sommes adressé aux ateliers diocésains, petite structure qui
nous a semblée fiable et compétente. Ils vont aussi réaliser une
roue lestée qui se fixera au motoculteur pour contrebalancer le
poids du moteur lorsqu'il n’est pas attelé à un outil assez
lourd.
Le rouleau-culteur enfin au point |
Enfin, le problème de la
charrue a été résolu très rapidement. C'est vrai qu'on ne passe
plus beaucoup de temps sur le réglage des charrues à l'école!
Ces six jours ont été
très productifs grâce à l'équipe de choc que nous avons composé
avec Rodolphe et Aristide. Mais ce dernier doit faire attention de
bien impliquer ses associés pour qu'ils se sentent vraiment
responsables et que le projet soit durable. Ce genre de mission est
important pour résoudre les problèmes techniques mais aussi pour
maintenir la motivation de leur côté. Claire et François DYEVRE
projettent de s'y rendre au mois d'août. Nos amis sont déjà
prévenu et vont tâcher de se montrer à la hauteur. Pour moi, une
visite par an serait un minimum à assurer.
Gaétan apprend à labourer avec le motoculteur |
Enfin, les voilà parés pour la prochaine saison. On espère que les
pluies seront abondantes et qu’ils obtiendront de bonnes récoltes
mais il y a encore beaucoup à faire pour améliorer l'autonomie
alimentaire et diminuer la pénibilité du travail des femmes. Pour
une famille, si les besoins en nourriture sont autoproduits, cela
permet de disposer du peu d'argent dont elle dispose pour d'autres
usages essentiels tels que la santé et l'éducation.
D'autre part, notre
projet peut paraître modeste en nombre de personnes bénéficiaires
aujourd’hui mais il est très innovant par les outils que nous
mettons au point. Nous attendons qu'il fasse tâche d'huile et que
les agriculteurs de la région les adoptent et voient leurs récoltes
augmenter.
Encore un grand merci
pour votre soutien. Joyeuses fêtes à tous.
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