10/03/2019
Deux jours après la
journée internationale des droits des femmes, je reviens vers vous
pour vous parler de la prochaine étape de notre projet en Casamance.
Cette fois, il s'agit
d'alléger le travail des femmes dans les rizières. Depuis des
siècles, partout dans le monde, elles repiquent les plants de riz.
C'est une image d'Épinal mais c'est un travail éreintant qui
sollicite le dos pendant de longues journées sous le soleil.
Nous avons travaillé
depuis deux ans pour trouver des solutions pour alléger le travail
dans les rizières mais jusqu'à présent seuls les hommes en ont
bénéficié: 1/ pour labourer: financement d'un motoculteur avec
charrues au lieu de retourner la terre au « kadiandou » (longue
pelle en bois),
2/ pour
faucher le riz: financement de faucheuses (type débroussailleuses à
dos) au lieu de le faire à la faucille pendant des jours entiers,
courbé jusqu'au sol. 3/ pour les transports de
matériaux: remorque du motoculteur.
Les femmes repiquent les plants de riz |
Depuis longtemps nous cherchions une solution simple et économique pour mécaniser le repiquage et c'est en fouillant sur le net que nous l'avons trouvée au Vietnam. Un bricoleur génial y a mis au point une machine légère (35kg), animée par les roues lors de l’avancement. Elle n'est pas chère à fabriquer mais elle divise par 4 ou 5 le travail du repiquage qui est la tâche réservée des femmes.
En fait, avec
l'utilisation de cette machine, c'est leur rôle dans la culture du
riz qui va changer. Avant, elles semaient en pépinière (surface
réduite) puis repiquaient les plants dans la rizière un par un. A
l'avenir, elles sèmeront le riz de façon à produire des “tapis”
de plants de riz (semblables aux plaques de gazon que l'on trouve en
jardinerie) que la machine détachera, un à un, pour les mettre en
terre.
la repiqueuse en action au Vietnam |
Pour les femmes, c'est vraiment une technique de pointe acquérir et nous avons la chance de pouvoir compter sur Élisabeth, la très dévouée conseillère agricole du secteur, pour la leur enseigner.
C'est un vrai
progrès qui va améliorer toute la production de riz ainsi que la
vie des femmes.
Bien sûr, ceux qui
vont adopter le repiquage mécanique ne vont plus faire appel aux
groupes de femmes qui trouvaient là de quoi gagner quelques sous
mais qui coûtaient fort cher à ceux qui pouvaient se permettre de
les engager et laissaient les autres se débrouiller.
On peut imaginer que
le travail va se spécialiser: Des groupes de femmes qui auraient
acquis la technique pourraient produire des tapis-plaques et les
vendre en l'état ou bien repiquage compris. Ce n'est donc pas la fin
du travail collectif.
un tapis-plaque |
Nous avons choisi d'acquérir deux machines que nous devons faire venir du Vietnam. Elles sont le fruit de l'astucieuse minutie et de l'expérience des paysans de là bas mais on ne les trouve pas encore au Sénégal.
Nous venons donc
faire appel à votre générosité encore une fois. Nous avons un
devis de 1391 euros pour une livraison au port de Dakar. Les taxes à
l'entrée au Sénégal sont d'environ 30% soit 417 euros et nous
évaluons le coût du transitaire plus le transport en Casamance à
200 euros. Nos réserves s'élevant à 825 euros, il faut rassembler
environ 1200 euros.
C'est l'occasion de
rappeler que tous les dons reçus par l'association sont dépensés
exclusivement pour financer des actions en faveur des familles en
Casamance et non pour les frais de fonctionnement ou de voyage.
Merci d’avance.
Bientôt finit, ce travail dur... |
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