mercredi 20 mars 2019

Une année encore difficile

22/06/2018

De retour du Sénégal, voici un rapide compte rendu du projet d'Essyl.
La dernière lettre du 22 juin dernier était pleine d'espoir car nous avions équipé nos amis avec le motoculteur et les outils qui devaient permettre d'aborder la saison des pluies et les mises en culture dans de bonnes conditions.
Il est vrai que lors de ma mission du mois de mars, j’avais passé commande des matériels qui n’ont été livrés qu’après mon départ. Malheureusement, tout ne s'est pas déroulé comme je l'avais prévu. La personne qui avait promis de les mettre en route avec la charrue n'y est pas arrivé et le rouleau-culteur réalisé par un soudeur s'est avéré inutilisable. Seul le motoculteur avec sa remorque a permis les transports et les faucheuses à moteur ont servi pour la récolte mais la préparation des rizières s'est faite comme l'année dernière : pas très bien !

Transport de fumier
Comme “un malheur n'arrive jamais seul”, il a fallu que le climat fasse des siennes. Les repiquages étaient bien avancés quand, la pluie s'est arrêtée du 10 au 25 août. La terre s'est desséchée et tous les plants en terre sont morts, il a fallu recommencer: pépinière, repiquage, etc. Heureusement il a plu ensuite jusqu'au 7 octobre et cela a permis de faire une toute petite récolte. Aristide, Gaëtan et Jean-Baptiste ont sauvé moins d'un hectare chacun mais n'ont pas repiqué dans la parcelle collective du projet par manque de temps. Le riz de Jean-Baptiste est le plus beau mais il ne sera pas suffisant pour nourrir sa famille toute l'année.
La récolte est terminée maintenant. Chacun va reprendre ses activités de saison sèche, Aristide et Jean-Baptiste vont proposer leurs services avec le motoculteur et sa remorque . Gaëtan travaille comme maçon sur un projet du village pour reconstruire la digue qui protège les rizières de l'eau salée du fleuve.

Aristide fauche le riz avec la faucheuse à moteur
Vu les difficultés de cette année et voyant une possibilité de nous libérer en ce début décembre, nous avons décidé, Rodolphe Puig, nouvel adhérent de l'association et moi de nous rendre une semaine en Casamance pour résoudre les problèmes de matériels.
Malgré ses récoltes en cours, Aristide s'est rendu totalement disponible pour nous conduire et négocier avec les différents artisans.
Nous avons fait modifier la disposition des dents, renforcer l'attelage et monter des roues amovibles sur le rouleau-culteur.
Pour la niveleuse, nous nous sommes adressé aux ateliers diocésains, petite structure qui nous a semblée fiable et compétente. Ils vont aussi réaliser une roue lestée qui se fixera au motoculteur pour contrebalancer le poids du moteur lorsqu'il n’est pas attelé à un outil assez lourd.

Le rouleau-culteur enfin au point
 Enfin, le problème de la charrue a été résolu très rapidement. C'est vrai qu'on ne passe plus beaucoup de temps sur le réglage des charrues à l'école!
Ces six jours ont été très productifs grâce à l'équipe de choc que nous avons composé avec Rodolphe et Aristide. Mais ce dernier doit faire attention de bien impliquer ses associés pour qu'ils se sentent vraiment responsables et que le projet soit durable. Ce genre de mission est important pour résoudre les problèmes techniques mais aussi pour maintenir la motivation de leur côté. Claire et François DYEVRE projettent de s'y rendre au mois d'août. Nos amis sont déjà prévenu et vont tâcher de se montrer à la hauteur. Pour moi, une visite par an serait un minimum à assurer.

Gaétan apprend à labourer avec le motoculteur
Enfin, les voilà parés pour la prochaine saison. On espère que les pluies seront abondantes et qu’ils obtiendront de bonnes récoltes mais il y a encore beaucoup à faire pour améliorer l'autonomie alimentaire et diminuer la pénibilité du travail des femmes. Pour une famille, si les besoins en nourriture sont autoproduits, cela permet de disposer du peu d'argent dont elle dispose pour d'autres usages essentiels tels que la santé et l'éducation.
D'autre part, notre projet peut paraître modeste en nombre de personnes bénéficiaires aujourd’hui mais il est très innovant par les outils que nous mettons au point. Nous attendons qu'il fasse tâche d'huile et que les agriculteurs de la région les adoptent et voient leurs récoltes augmenter.
Encore un grand merci pour votre soutien. Joyeuses fêtes à tous.




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